Philippines, les chemins d’un paradis

Pourquoi les Philippines ?
Depuis notre retour de Madagascar la chaleur et l’eau bleue nous manquent et, si la jungle himalayenne nous fût extraordinaire, elle n’a rien fait pour cette privation.
D’autre part, mes destinations de ces vingt dernières années ont été principalement des pays de religion musulmane.
Alors pourquoi ne pas changer et aller voir de plus près un pays, en plein Pacifique, dont l’héritage religieux est totalement emprunt de trois siècles de colonisation espagnole ?
A l’exception de l’île de Mindanao et de l’extrémité sud de Palawan, toutes deux proches de la Malaisie musulmane, l’ensemble de l’archipel philippin est animé d’une foi chrétienne d’une réelle ferveur.
Un dernier argument dans la balance du choix de la destination, le légendaire sourire de la population philippine. Masculin ou féminin, ce sourire vous accueille partout sans exception ou presque : derrière les vitres fumées des énormes berlines ou 4x4 rutilants, les visages restent généralement fermés. Non, ce ne sont pas des occidentaux en balade, seulement quelques familles issues d’une classe de décideurs, de richissimes industriels ou du monde politique philippin. Le sourire serait-il réservé aux plus pauvres, serait-il une arme contre les difficultés de l’existence, une recette pour épauler l’endurance essentielle à la survie ?...

Une fois n’est pas coutume, voici quelques chiffres sortis « tout droit » de nos cahiers de bord.
Fin décembre 2015 – avril 2016, 102 jours sur la terre philippine, la mer de Chine et le Pacifique dont :
-  8 heures de vols intérieurs.
-  9 heures de ferry.
-  67 heures de bus longue distance.
-  35 heures de taxi de groupe.
-  60 heures de taxi ou véhicule de location avec chauffeur.
-  90 courses en tricycles.
-  33 courses en jeepney.
-  12 sorties en mer à bord de bangkas locales, quelques trajets en coques rapides.
-  22 îles parcourues.
-  Des jours de marche aux dénivelés variés en pleine nature ou en milieu urbain.
-  Deux antibiotiques, de la Bétadine, du sparadrap, des compresses de gaze, des huiles essentielles bien choisies pour repousser l’attaque des moustiques femelles et d’autres pour en apaiser les rares piqûres.

CHRONOLOGIE du VOYAGE (pas du film)

Île de Cebu

Cebu voit nos premiers pas sur le sol philippin et reste notre base de repli jusqu’au 24 janvier.
Fernand de Magellan fit la même chose en 1521 après deux années d’un périlleux voyage à bord de la Victoria, une des cinq caraques sponsorisées par Charles 1er, roi d’Espagne et futur Charles Quint. Nous y reviendrons : en juillet dernier l’occasion nous a été donnée d’embarquer pour une semaine sur la Nao Victoria, la réplique parfaite de cette coquille de noix du seizième siècle que j’imagine mal, très mal, sur un Atlantique déchaîné ou dans l’enfer du Cap Horn...

Île de BOHOL

A l’aube des premiers jours de janvier, l’île de Bohol et ses « Chocolates Hills » nous émerveille. Relief spécifique d’une formation sous-marine corallienne érodée, ces collines abritent le « tarsier des Philippines », plus petit primate de la planète. Il ne mesure pas plus de dix centimètres de haut, pèse à peine 120 grammes et peut tourner la tête de 340°.Territoriale et nocturne, l’espèce est endémique des îles du sud de l’archipel.

Île de PANAY

La deuxième semaine de janvier est consacrée, toute entière, au festival Ati Atihan de Kalibo, au nord de l’île de Panay. Sept jours de fanfare, hauts en couleurs et en ferveur religieuse, la démonstration attendue de cette foi chrétienne capable de rassembler des milliers de personnes dans une ambiance festive, une explosion de joie généreuse de décibels et de lumière. (Pour les amateurs, le troisième week-end de janvier est incontournable, du vendredi soir au dimanche : fin de la messe de 7:00 spectaculaire !!!)

Île de PALAWAN

25 janvier. Nous quittons les Visayas pour l’île de Palawan, au sud-ouest. 450km du nord au sud pour 50km de largeur moyenne. Un des joyaux de la Nature aux Philippines. Nous y restons plus de trois semaines. Un vrai bonheur que nous allons essayer de vous faire partager, mais une menace réelle : les plantations de palmiers à huile dans le sud de l’île, partout la déforestation et la pêche illicite… ONG et associations sont en place.

Île de LUZON

17 février. Île de Luzon, la plus grande des îles de l’archipel abritant 50% de la population nationale. Un moment fort de notre périple, Manille et sa population, sa pollution : une gifle à vous mettre KO si vous ne prenez pas d’élan. L’ONG « LP4Y » (Life Project for Youth) nous a permis d’approcher les pires endroits de la capitale, peut-être même de la planète. Nous leur devons moult remerciements. Jean-Marc, Gaëlle, Marie, Arnaud, Agathe et tous ceux et celles dont j’ai oublié les noms ont été exceptionnels de conseils et de générosité.
L’association Gawad Kalinga et sa « Ferme enchantée » est également un re-constructeur sociétal efficace de l’archipel. Nous visitons cette pépinière de jeunes entrepreneurs à plusieurs reprises jusqu’à la veille de notre départ.
Mais Luzon c’est aussi la Cordillera Centrale avec ses ethnies encore en place. Les rizières en terrasses y sont une des Merveilles de notre Monde. Raynoldo Kinad Waytan, un interprète-guide francophone (que nous vous recommandons), nous accompagne, une semaine durant, à la découverte de cette contrée montagneuse. Jeepneys, motos et treks sont nos moyens de locomotion.
Retour au bleu turquoise de l’océan, au sud de Manille : la presqu’île des Caramoan, un petit Palawan plein de charme. Fêtes de Pâques dans la banlieue de Legazpi, découverte du volcan actif le plus meurtrier : le Mayon, un cône parfait et séducteur. Rencontre des requins baleines de Donsol, des tortues forestières pourchassées pour quelques dollars encore et terminer leur route sur les étales chinois.

Nous vous invitons à partager ce voyage et notre regard sur les Philippines et son peuple dans un documentaire original, une visite de cette contrée merveilleuse de nature et la rencontre des différents acteurs, écologistes ou sociaux, constructeurs de ce paradis philippin esquissé à l’horizon de ce 21ème siècle : « Philippines, les chemins d’un paradis » (72mn)